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" Toutankhamon meurt si jeune qu'il est enterré à la hâte dans un tombeau ne lui étant visiblement pas destiné... "
 

 

Le trésor de Toutankhamon
la plus grande découverte archéologique de tous les temps

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Si le nom de Toutankhamon est connu de tous, c'est uniquement grâce à deux hommes : Howard Carter et Lord Carnavon. Deux hommes passionnés d'égyptologie. Howard Carter, archéologue, doté d'une patience et d'une persévérance rares, était un travailleur acharné. Lord Carnarvon, riche mécène, soutiendra financièrement et sans compter les travaux de Carter. L'association de ces deux géants permit la plus grande découverte archéologique de tous les temps.

Plus de 1000 ans avant J-C disparaît Toutankhamon. Le pharaon meurt si jeune qu'il est enterré à la hâte dans un tombeau ne lui étant visiblement pas destiné... Très vite, on ne souvient plus de ce roi qualifié de « petit roi sans importance ». Un homme, Howard Carter, jeune illustrateur anglais envoyé en Égypte pour consigner et copier les fresques royales, s'intéresse rapidement à ce pharaon dont très peu de personnes connaissent le nom à l'époque. Le futur archéologue est persuadé que Toutankhamon repose quelque part dans la Vallée des Rois. Toutefois, Howard Carter n'est pas fortuné. Il ne peut donc entreprendre des fouilles seul dans l'immensité de cette vallée. Un heureux hasard lui fait rencontrer un mécène, envoyé en Égypte en convalescence afin de se rétablir d'un accident de voiture : Lord Carnarvon. Tous deux font connaissance en 1906. C'est le début d'une longue amitié entre ces deux hommes passionnés d'antiquités. Carter obtient un permis de fouilles sous forme d'une concession lui permettant de commencer ses recherches dès juin 1914. Carnarvon signe un contrat avec Carter qui recevra un salaire mensuel, ainsi que l'aide d'ouvriers égyptiens. Il se met au travail immédiatement.

Des débuts difficiles
Afin d'être sûr de trouver le tombeau du petit roi, Carter met en place une technique de recherches très structurée. Il fabrique une carte de la Vallée des Rois, qu'il divise en dizaines de secteurs numérotés. De ce fait, chaque parcelle sera inspectée de manière méthodique. Mais la première guerre mondiale stoppe les fouilles. L'archéologue est désespéré, lui qui attendait depuis 15 ans déjà le feu vert pour travailler dans cette région. Il reprend durant ces quatre années de conflits son travail d'illustrateur et de copiste. 1918, la guerre est finie. Howard se remet aux fouilles, parcelle par parcelle. Des semaines passent... Puis encore des mois et des années... Lord Carnarvon exprime son mécontentement. Il menace son associé de lui couper les vivres si rien n'est découvert sous peu. Howard Carter demande un soutien pour une année encore. Carnarvon accepte. Le 2 novembre 1922, Carter s'apprête à fouiller la dernière parcelle...

La grande découverte
Après une discussion avec un ami présent sur le site, l'archéologue décide de déblayer des cabanes d'anciens ouvriers ayant participé à la construction du tombeau de Ramsès 6, un pharaon ayant régné deux siècles après Toutankhamon. Tous deux pensent que si la tombe est là, sous ces cabanes, elle est certainement intacte. Le 4 novembre 1922, un jeune ouvrier met à jour une marche en pierre, puis une deuxième... L'archéologue découvre l'entrée d'une tombe. Il prévient par télégramme Carnarvon qui s'empresse de venir le rejoindre... Ils descendent les marches lentement. Un mur recouvert de plâtre et marqué d'un cartouche royal obstrue l'entrée. Carter creuse doucement à l'aide d'un marteau et d'une aiguille, fait un trou de 15 cm pour faire passer une bougie. Il reste sans voix... Carnarvon n'en peut plus : « Alors Carter, que voyez-vous ? » — « Je vois des merveilles et de l'or partout ! », répond Carter. Plus tard, il écrira : « D'abord, je ne vis rien. L'air chaud qui s'échappait de la chambre faisait vaciller la flamme de la bougie. Puis, à mesure que mes yeux s'accoutumaient à l'obscurité, des formes se dessinèrent lentement : d'étranges animaux, des statues et partout le scintillement de l'or. Pendant quelques secondes, qui devaient sembler une éternité à mes compagnons, je restai muet de stupeur »...

Le trésor royal
La première chambre, de faibles dimensions, est remplie d'objets : trois lits de parade et deux chars dorés, naos en bois doré, un superbe trône royal, deux statues du roi grandeur nature, ainsi que de nombreuses amulettes. Deux coffrets de vases canopes renferment les viscères du roi. La nouvelle fait grand bruit et il faut faire appel à l'armée pour protéger le site. La seconde chambre funéraire ne sera découverte qu'en février 1923, seulement après avoir photographié et transféré en lieu sûr les meubles et objets de la première chambre. Elle renferme la momie du pharaon, elle-même enfermée dans une série de cercueils emboîtés les uns dans les autres. Le dernier, celui qui contient la dépouille, apparaît en or massif, pesant plus de 350 kg ! Le corps embaumé porte un masque en or massif aussi, de 11 kg, à l'effigie du pharaon. Le corps du défunt est couvert de plus de 120 bijoux en or et en pierres précieuses. La troisième salle, gardée par la statue d'un chacal de taille réélle, couché et représentant Anubis, contient de très nombreuses pièces remarquables, notamment des barques et du mobilier nécessaires au grand voyage du jeune pharaon dans l'Autre Monde. Le démontage des sarcophages prendra plus de quatre ans et le déménagement total des 2700 pièces trouvées durera une décennie supplémentaire.

Injustice ou malédiction ?
Lord Carvanon n'aura pas le loisir d'aller au bout de cette aventure. Il décède en 1923, quelques mois après l'ouverture du tombeau, ne pouvant voir le pharaon. Howard Carter, quant à lui, meurt en 1939 dans une solitude extrême. Il devra céder à la pression des autorités égyptiennes et ne tirera pas de fortune de sa découverte. Il n'obtiendra seulement, au terme de discussions éprouvantes, que les droits de publication de la découverte, l'État égyptien conservant l'ensemble du trésor...


 

Psychobiographie parue dans " Art & langages magazine " en mai 2011.

 

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