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" Ensor manie le blanc avec une rare habileté, qu’il peut tout à coup opposer au noir "

 

 

 


Le dictionnaire simplifié de la peinture

E comme...
Ensor

Engebrechtsz
Ernst

Estampe
Estève

Eworth
Ex-Voto

Eyck

 

Ensor James (1860-1949)

Tout petit, ce peintre belge se passionne pour le dessin. Ses parents lui font d’ailleurs donner des leçons dans cette matière. Puis, l’Académie de Bruxelles l’accueille. Jan Portaels, qui dirige cette Académie, l’initie à l’orientalisme. Malgré une difficulté à adhérer à une certaine rigueur de la transmission picturale, Ensor « croque » volontiers et avec application les maîtres, tels Rembrandt, Goya, Turner, Daumier… Cet apprentissage lui donne une force certaine que l’on retrouve dans des Autoportraits. L’artiste, après quelques années qu’il nomme volontiers sa « période sombre », revient vers 1882 à une palette plus lumineuse. Il prétend que la ville d’Ostende baigne dans la superficialité et, de fait, connaît la solitude. Jusqu’à sa rencontre avec un couple de collectionneurs qui lui redonnent une grande confiance en lui ; il s’agit de Mariette et d’Ernest Rousseau, véritables mécènes. Pourtant, Ensor n’arrive pas vraiment à imposer son talent, malgré le fait qu’il devienne en 1884 membre fondateur du groupe des Vingt, groupe qui boude souvent aussi le travail du peintre ! D’autant que les masques qu’il peint avec acharnement ne sont jamais qu’un clin d’œil psychologique narquois et caustique qu’il adresse à la société belge qu’il dénigre bien volontiers. Sa toile, devenue célèbre – Masques se disputant un pendu –, fait partie de l’humour morbide dont Ensor a le secret, en dépit de ce qu’en pense son entourage. Son audace ne cesse de croître comme en attestent sa Tentation de Saint Antoine (1887) et la Chute des anges rebelles (1889) ou encore l’Entrée du Christ à Bruxelles. Ensor ose, bannissant par là-même la plus petite idée pratique de séduction… Avec une palette exceptionnelle, il dénonce l’hypocrisie flamande. Tout se marie paradoxalement à merveille dans l’œuvre du peintre : les masques carnavalesques, la compromission, la morale bien-pensante, qu’il combat à sa manière. Mais Ensor en profite pour peindre inlassablement et cette haine qu’il développe contre son peuple devient son moteur de production ! Ce qui ne l’empêche pas de peindre, avec toujours plus de talent, des paysages qui n’appartiennent décidément qu’à son style inimitable. Aquafortiste à ses heures, Ensor manie le blanc avec une rare habileté, qu’il peut tout à coup opposer au noir. L’artiste peint avec ses émotions et son authenticité. Ensor invente car il s’invente et se réinvente lui-même constamment. Mais, fatigué de mener autant de combats perdus d’avance, Ensor finit par consolider l’ensemble de son œuvre et de ses pulsions picturales. Et ce, à partir du tout début du XXème siècle. C’est d’ailleurs à cette période que son pays commence à lui accorder sa reconnaissance… Toujours aussi rebelle dans l’âme, le peintre délaisse peu à peu ses pinceaux pour… improviser au piano ! Peu compris sur l’ensemble de sa carrière, il est pourtant précurseur du Surréalisme et de l’Expressionnisme.

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