Quarton ou Charreton Enguerrand (1415 ? - ?)
Son patronyme n’est pas vraiment défini : Charreton ou Charretier, puis Carton ou Quarton… A priori né aux environs de 1415, il a été initié à l’art pictural français plutôt dans le nord de la France à observer le genre gothique qu’il manie admirablement. Mais Enguerrand Quarton a des connaissances sérieuses comme en témoignent ses influences dans ses œuvres : Van Eyck, Campin entre autres. Quarton, aux origines picardes, restitue avec précision – mais modernisme – le genre humain de sa région et ses paysages. S’il a l’amour du détail, l’artiste le sublime, restituant ainsi des fresques uniques, quasi historiques dans leur esprit. Il a l’art de la condensation et ses portraits vont à l’essentiel. Il projette, avec assurance, expression et décoration. Ses œuvres ne sont jamais mièvres mais peuvent s’intégrer à merveille dans un intérieur du XVème siècle… Curieusement, Quarton peut être considéré comme un peintre de lumière. La Provence lui fait ce cadeau. Cubiste avant l’heure, l’artiste – bien que ne connaissant pas l’Italie – applique sur le support les singularités de l’École toscane, selon des œuvres qu’il a pu croiser sans difficulté dans les habitations de marchands florentins nantis vivant en Provence. Enguerrand Quarton adore la ville d’Aix et s’y établit. Mais il se déplace aussi : Arles, Avignon… Le peintre est connu des notables de la région et gagne très bien sa vie. Il excelle dans les retables, de dimensions imposantes : Vierge de miséricorde, Couronnement de la Vierge, Vierge à l’Enfant entre Saint Jacques et Saint Agricol avec un couple de donateurs, Pietà de Villeneuve-lès-Avignon… Enguerrand Quarton serait décédé dans la Cité des Papes mais la date précise de sa disparition n’est pas connue. Il faut retenir de cet homme la chimie des alliances picturales qu’il obtenait dans une savante coordination pétrie de réalisme mais toujours auréolée de sensibilité et de finesse.
