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                      | " Colorer ses
                      résistances amène, quoi qu’il en soit,
 à ne pas se laisser
                      dominer par elles "
 |  |  |    Mettre de la couleur dans sa vie Sigmund Freud écrit dans « Le Moïse de Michel-Ange » :
                      En matière d’art, je ne suis pas un connaisseur mais un
                      profane… Les oeuvres d’art n’en exercent pas moins sur
                      moi un effet puissant… Son concept de Psychanalyse Appliquée
                      (à l’art), appelé aujourd’hui Art-thérapie, invite à
                      considérer le travail de l’artiste comme un révélateur de
                      traces mnésiques bien enfouies. Ainsi, une visite au Louvre
                      ne laisse pas indifférent, même ceux qui semblent ne
                      rien avoir analysé en ne faisant aucun commentaire à la
                      sortie. Ou encore un détour culturel époustouflant par le
                      Musée Chabaud de Graveson dans le Vaucluse : indépendamment
                      de peintures qui se veulent les témoins d’une                      époque, celles-ci oeuvrent à l’insu du chaland sur son imaginaire
                      par la magie d’un pinceau qui a laissé sur la toile
                      une empreinte ; introjectée, elle devient le lien, dans une
                      journée apparemment banale, entre des états émotionnels
                      plus ou moins bien maîtrisés et le sens à leur accorder.C’est à l’identique que l’on peut mettre – entre autres – de
                      la couleur dans sa vie. Car, de par ces sortes de continuum                      que nous ne tissons pas par hasard tandis que le temps
                      s’écoule, nous devenons de plus en plus clairvoyants. Cet                      état permet de créer et de re-créer à loisir notre quotidien.
                      Y compris lorsque le gel couvre d’argent (jolie ambivalence
                      !) la nature. Mais ce métal peut aussi conduire à l’or
                      et la dorure enluminer, tout à coup, un horizon maussade…
                      L’existence n’est-elle pas d’ailleurs un véritable
                      kaléidoscope, constituée des
                      facettes changeantes de tous
                      les possibles. Et si la société
                      dite moderne combat facilement
                      les caractères supposés
                      instables, reconnaissons que
                      leurs côtés insaisissables deviennent
                      un miroir sacrément
                      inventif pour celui ou celle qui
                      résiste à bouger. Finalement,
                      qu’est-ce que la couleur ? On
                      le sait depuis toujours, la réflexion
                      de notre état d’âme du
                      moment. Mais, à l’instar du
                      peintre qui peut utiliser le noir
                      comme la restitution de ses propres victoires sur lui-même
                      (le thérapeute invitant de la sorte le patient à faire son
                      deuil, c’est-à-dire à sublimer ses souffrances), colorer ses
                      résistances amène, quoi qu’il en soit, à ne pas se laisser
                      dominer par elles. De fait, la couleur ne représente jamais
                      que le contour de joies dissimulées qui, un jour, ne manqueront
                      pas de s’échapper pour mieux s’imposer.
 Editorial paru dans " Art & langages magazine " en janvier 2010.   Découvrez sur le site Art d'aujourd'hui.com le dictionnaire simplifié de la peinture... Lire un autre article Retour accueil |