L’art, une chance de plus

L’art ? Tout un chacun s’en fait une idée. Et, pour une fois, les définitions des dictionnaires deviennent quasiment inutiles à consulter… Car l’art lui-même – et quelle que soit la médiation concernée – déclenche subtilement l’imaginaire. Sigmund Freud n’a d’ailleurs pas laissé de côté cet apport thérapeutique pointu qui permet, grâce à une exégèse méthodique de l’oeuvre, d’interpréter le registre mystérieux de l’inconscient. Si Françoise Dolto excellait dans ce domaine de décryptage singulier qu’est le dessin d’enfant, les chalands qui visitent actuellement « Le grand monde d’Andy Warhol » dans les Galeries nationales du Grand Palais, à Paris, peuvent s’approprier à leur guise – et en saine autonomie – les projections monumentales de l’artiste : l’expression de cette icône les touchera au plus profond. Ce langage muet les accompagnera pendant des jours, des semaines, voire des années, remaniant et atténuant leurs propres zones névrotiques. Tout simplement parce qu’un artiste est libre et qu’il invite à en faire autant. C’est-à-dire à couper les chaînes qui limitent l’individu. Anticonformiste dans l’âme, l’artisan fait de sa toile un miroir sur lequel tout devient possible – jusqu’aux rêves les plus ambitieux. Finalement, l’art est affaire de corps et d’esprit. Il panse en toute discrétion nos blessures les plus profondes. Un véritable lien en double-je…

Editorial paru dans " Art & langages magazine " en mai 2009

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