" Charles Lapicque a toujours trouvé l’énergie d’imposer sa personnalité artistique "

Lapicque Charles (1898-1988)

Ses études d’ingénieur ne sont certainement pas étrangères à l’attirance de ce peintre français pour les éléments géométriques et autres perspectives. D’ailleurs, la peinture accompagne très tôt Charles Lapicque. Mais c’est grâce à la reconnaissance de son travail par Lipchitz, le célèbre sculpteur, et Jeanne Bucher, que Lapicque choisit d’abandonner progressivement sa carrière d’ingénieur au profit de celle de peintre. Pourtant, obligé de gagner sa vie dans un premier temps, il a la sagesse d’utiliser sa profession pour approfondir ses élans picturaux quasi scientifiques ! En parallèle, l’artiste se documente beaucoup sur les courants de peinture en vogue de l’époque. De fait utilise-t-il avec génie le cubisme, les surfaces lisses, le tout allié aux ruptures volontaires des couleurs fragmentées qui sont la marque de fabrique des vitraux depuis leur origine. Mais à sa façon à lui ! La galerie Braun expose Charles Lapicque en 1941 : son talent est salué par de grands noms de la peinture comme Le Moal et Bazaine. C’est alors une période professionnelle qui s’ouvre à lui avec la mer comme horizon… suivie du thème de la mort (Hamlet, 1949 – Bataille de Waterloo, 1949). Vient ensuite son élan expressionniste baroque qui justifie ses voyages en Italie, en Grèce et en Hollande : la religion se manifeste maintenant de façon plus marquée dans les œuvres de l’artiste comme l’objective sa toile Mort de Pompée en 1957. En revisitant l’ensemble de sa carrière, il est aisé de constater que Lapicque n’a jamais été véritablement sous influence. Il a toujours trouvé l’énergie d’imposer sa personnalité artistique, ce qui lui a permis de ne jamais succomber aux diktats financiers qui auraient eu largement de quoi le séduire… Charles Lapicque ? Un peintre vrai, authentique, sans compromission.