Le dictionnaire simplifié de la peinture

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Feininger

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Feininger Lyonel (1871-1956)

Malgré des parents heureux de voir leur fils devenir un jour violoniste, Lyonel Feininger se laissera littéralement happé par la peinture. Hambourg et Berlin manifestent sa vocation. D’ailleurs, c’est à Berlin qu’il commence véritablement sa carrière en 1893. Il s’impose comme un caricaturiste de grand talent au point que des supports satiriques tels que les Lustige Blätter lui ouvrent grand leur porte. Treize années s’écoulent avant qu’il gagne la capitale française. C’est alors qu’il se lance dans des bandes dessinées. Sa rencontre avec le Cubisme lui révèle que le dessin n’est pas fondamentalement ce qu’il a à réaliser. Malgré des liens professionnels forts qui l’unissent à Robert Delaunay, Feininger se cherche : Beardsley, Lautrec, Steinlen l’influencent mais le travail de l’artiste perd en intensité de par des variations picturales qui peuvent s’apparenter même parfois à de la maladresse (L’Émeute – 1910). Conscient de ses errances sur la toile, ce peintre new-yorkais ne baisse cependant pas les bras. Infatigable chercheur, il s’inspire de chefs d’œuvre dont les auteurs se nomment Die Brücke, Schmidt-Rottluff qui devient son ami. Mais Klee et Kandinsky participent aussi à la belle évolution du talent encore un peu timide de Lyonel Feininger. Il développe toutefois à son tour un certain art de la sublimation, se dirigeant vers un romantisme futuriste où l’essentiel et le raffinement se côtoient harmonieusement (le Bateau à aubes – 1913). Feininger s’impose de plus en plus et sa première exposition personnelle a lieu à Berlin en 1917. Soucieux de transmission artistique, il enseigne la peinture et la gravure à partir de 1919 et ce, pendant 24 ans ! L’artiste a une capacité étonnante à créer des volumes en partant de lignes droites parallèles qui peuvent finir par se rejoindre. Un style est né comme en atteste la Cathédrale du socialisme. Est-ce sa façon de s’afficher politiquement, toujours est-il que Feininger est taxé de peintre « dégénéré » et qu’il regagne en 1937 les États-Unis. Son art consiste à osciller entre des touches architecturales et des traits poétiques. L’ensemble de son œuvre s’impose de plus en plus comme voulant transmettre la nécessité pour le genre humain de développer de l’humilité. Il magnifie ainsi la nature au point de se lancer dans la réalisation de lithographies qui restituent, pour la plupart, des paysages (Dorfkirche – 1954). En outre, et si Feininger a eu du mal à imposer sa technique, notamment en France, aujourd’hui l’artiste est reconnu dans le monde entier.

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